Quelle que soit la destination réservée à un escalier (intérieure, extérieure), celui-ci doit respecter certaines normes de sécurité bien compréhensibles. En effet, des accidents peuvent survenir à tout instant dans un escalier. Pour les limiter au maximum, il existe de nombreuses règles de sécurité liées à la construction de l’escalier.
Escaliers publics et privés, qui est concerné par ces normes ? Faisons le point dans cet article ABC Travaux.
Escalier : quelles sont les normes obligatoires ?
Pour commencer, sachez qu’il n’existe pas de règles génériques qui pourraient être appliquées à tous les escaliers. En effet, si chaque escalier est bel et bien soumis à des règles de construction, celles-ci sont très variables afin de s’adapter à toutes les situations. Pour faire simple, les escaliers peuvent être classés par utilisation.
Les normes de construction, pour quels escaliers ?
L’escalier à usage public : soit les bâtiments administratifs, les magasins, les bureaux, etc.
L’escalier est ici spécifiquement soumis à des normes de construction qui libèrent le maître d’ouvrage de toute responsabilité.
L’escalier à usage privé : soit les bâtiments individuels à destination privée. Seule la qualité des matériaux est ici soumise à des normes.
Les normes d’agencement d’un escalier public
Dans le cas d’un escalier à usage public, les normes de construction obligatoires sont les suivantes :
- l’escalier doit présenter une pente de 30°. Une règle qui peut faire l’objet d’une dérogation selon les situations et qui profite d’une certaine marge de tolérance. Toutefois une pente à 30° offre une ascension ainsi qu’une descente plus confortable.
- L’escalier doit être pourvu d’une volée de marches ininterrompue et limitée à 21 marches. Un escalier qui doit desservir un grand nombre d’étages doit donc obligatoirement comporter un pallier (une zone de repos) toutes les 21 marches. L’objectif de cette norme étant d’offrir la progression la plus confortable possible.
- La hauteur maximale de chaque marche est limitée à 16 cm. Ces mêmes marches peuvent cependant présenter une hauteur beaucoup plus limitée. Afin d’assurer la sécurité de l’ascension, la hauteur des marches doit être uniforme.
Un garde-corps normé destiné aux escaliers publics
Encore une fois, l’installation d’un garde-corps est rendu obligatoire pour les escaliers publics uniquement. On peut toutefois facilement comprendre l’utilité d’un tel dispositif pour les escaliers à usage privé.
Le garde-corps en lui-même doit respecter certaines normes :
- sa hauteur doit obligatoirement être comprise entre 80 cm et 1 m selon son épaisseur,
- l’espacement entre les barreaux du garde-corps ne doit pas dépasser 11 cm,
- si l’escalier s’inscrit entre deux murs pleins, l’installation d’une rampe ou d’une main courante est alors obligatoire afin d’assurer un point d’appui ininterrompu,
- les escaliers à usage public destinés à être utilisés par des enfants devront obligatoirement s’équiper de lisses verticales.
Bâtiments publics, nez de marche, et normes
Le nez de marche doit impérativement se démarquer du reste de l’escalier. Afin de le mettre en exergue, il peut être pourvu :
- d’une bande colorée,
- d’une zone rugueuse,
- de tout élément permettant une meilleure visualisation.
Bon à savoir : le nez de marche poli est aujourd’hui interdit. En effet, trop glissant, il est responsable de dérapages incontrôlés et dangereux.
Autre norme obligatoire ici, le déport du nez de marche ne doit pas être trop important en comparaison de la contremarche. Contremarche notamment rendue obligatoire pour la plupart des escaliers à usage public.
Quelles normes respecter pour un escalier privé ?
Comme nous l’avons vu, les règles auxquelles sont soumis les escaliers publics ne sont pas obligatoires pour les escaliers privés. Les normes assignées à ces derniers sont ainsi bien plus souples que celles auxquelles doivent obligatoirement se soumettre les montes-escaliers.
Notons toutefois ici que le professionnel en charge de mettre en œuvre votre escalier préférera sans aucun doute assurer la sécurité de ce dernier. En effet, ses assurances (et sa conscience) l’empêchent de produire un ouvrage dangereux.
Si vous souhaitez produire un escalier atypique exempt de toute norme de sécurité élémentaire, l’installateur vous fera sans doute signer une décharge transférant la responsabilité de l’ouvrage vers vous. Dans ce cas, vous ne pourrez plus vous retourner contre lui en cas de problème.
Des marches uniformes, une règle de bon sens
En toute logique, afin de vous éviter de buter à chaque marche, il est recommandé de limiter leur hauteur entre 16 et 21 cm maximum. De même, la hauteur de chaque marche doit être uniforme sur toute la longueur de l’escalier.
Bon à savoir : afin d’assurer les bonnes proportions des marches, les professionnels utilisent le plus souvent la formule mathématique de la loi Blondel.
Le palier, un élément fortement recommandé
Installer un palier de repos est une nécessité en cas d’escalier devant desservir plusieurs étages. Afin d’assurer votre confort, ce palier peut être prévu toutes les 25 marches.
Un palier confortable offre une surface d’1 m minimum et s’équipe d’une main courante.
Le garde-corps, une sécurité indispensable
Il est presque inutile ici de rappeler l’importance d’un garde-corps pour les escaliers à usage privé.
- Sa hauteur minimale recommandée oscille entre 90 cm et 1 m.
- Pour assurer la sécurité des plus jeunes, les lisses horizontales doivent être espacées de 18 cm au maximum, et les lisses verticales de 11 cm maximum. De cette façon, l’espacement ne sera pas assez large pour permettre aux enfants de grimper.
- Les éventuelles volutes doivent être circonscrites dans un rectangle de 25 cm x 11 cm, de façon à éviter qu’une tête ne s’y coince.