Face à l’urgence climatique, nouveau défi de notre siècle, la filière bois se présente comme une solution non seulement écologique, mais aussi comme une réponse à la précarité énergétique des foyers français.
Au contraire du bois, les énergies fossiles dont nous dépendons toujours en grande partie, sont aujourd’hui trop coûteuses et polluantes pour être encore envisagées comme des sources d’énergie d’avenir.
Nos modes de chauffage doivent donc évoluer afin d’apporter une réponse viable à nos nouvelles problématiques écologiques et sanitaires, mais aussi économiques et sociales.
La filière du bois face à l’urgence climatique représente-t-elle une solution à la précarité énergétique ? Nous tentons de répondre à cette question cruciale dans cet article.
Le chauffage : un poste de dépense en constante fluctuation
La majorité des foyers français ont vu leurs dépenses énergétiques croître de manière exponentielle ces dernières années, avec une hausse moyenne de 65 % en 2018 selon l’ADEME. Ainsi, les fluctuations imprévisibles que connaissent les prix des énergies sont une source de préoccupation constante pour les foyers.
Une situation d’autant plus anxiogène en raison des aléas climatiques et leurs lots d’hivers glacés. De nombreux foyers français préfèrent ainsi limiter le chauffage de leur logement afin de réduire leur facture au détriment de leur confort.
Les difficultés des ménages précaires à se chauffer
Selon le SEEIDD 2018, de nombreux foyers français (plus de 11 %) dépensent aujourd’hui plus de 8% de leurs revenus afin de régler leurs factures d’énergie. Un pourcentage colossal qui pèse lourd dans leur vie quotidienne, et ce malgré les différentes aides proposées par l’État :
Le bois : une source d’énergie renouvelable aux multiples avantages
On trouve du bois en abondance sur le territoire français et sa production va dans le sens des besoins climatiques, puisque le bois de chauffage (bûches, granulés, pellets) est produit au sein de forêts locales gérées durablement.
Un avantage parmi bien d’autres :
- Produire du bois localement permet intrinsèquement de réduire l’importation de pétrole.
- Se chauffer au bois, c’est être plus indépendant énergétiquement parlant.
- Le prix du chauffage au bois est inférieur à celui de l’électricité, du gaz et du fioul.
- La filière du bois est une source d’emploi local.
Pourtant, certains français n’envisagent pas la filière du bois comme un secteur d’avenir. Peur de l’incendie, stockage du bois, fumées de cheminées… sont autant d’arguments contre le bois avancés par ces détracteurs. Cependant, les foyers français qui se tournent vers ce mode de chauffage sont de plus en plus nombreux.
Le bois est-il une réponse à l’urgence climatique ?
Bien que la combustion du bois soit responsable d’émission de fumées et donc de CO2, celui-ci est compensé par les plantes à l’origine de ce même bois, puisque celles-ci sont capables de le capter. Dans les faits, l’électricité est vectrice de plus de CO2 que le chauffage au bois.
Toutefois, la concentration de ces fumées en hiver en milieu urbain est problématique. Notamment en fonction des conditions de dispersion atmosphérique souvent défavorables dans ces secteurs. Les zones urbaines concentrent bien souvent les particules fines statiques. Ces microparticules concentrées et statiques sont responsables d’importants dégâts sanitaires, notamment chez les personnes les plus fragiles et les enfants.
La solution est donc ici dans le renouvellement complet du parc des équipements de chauffage dans l’ensemble des foyers français. En effet, les nouveaux appareils de chauffage permettent de réduire les pollutions générées. Des labels de qualité permettent de repérer plus facilement ces équipements non polluant, tel que la Flamme verte.
Le bois : une solution climatique et financière
Afin de faciliter le renouvellement des appareils de chauffage, l’Etat et les collectivités proposent différentes aides financières aux particuliers.
Dans ces conditions, le bois devient un système de chauffage qui se présente non seulement comme une solution à l’urgence climatique, mais aussi aux besoins des foyers de limiter leurs dépenses énergétiques.
Il est d’ailleurs préconisé par l’ADEME afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. En effet, la filière bois répond aux exigences du protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris.
Pour être viable, cette solution doit toutefois être déployée selon un certain nombre de critères de qualité et en particulier :
- le déploiement doit se concentrer sur les appareils labellisés qui garantissent la qualité du matériel et de sa pose,
- le bois et les pellets utilisés doivent eux aussi respecter une charte de qualité précise qui tient compte des critères sanitaires et de la qualité de l’air. Provenance, composition, fabrication sont autant d’indices de qualité.